FenĂȘtres
- Laurence Gardin
- 7 févr. 2022
- 1 min de lecture
Dans un poĂšme de PrĂ©vert, lâĂ©colier sâennuie et rĂ©cite « quatre et quatre huit, huit et huit seize ». Par la fenĂȘtre, il implore lâoiseau-lyre : « sauve-moi, joue avec moi oiseau !
La grand-mĂšre Ă sa fenĂȘtre contemple les passants, un surplus de vie dans la sienne un instant.
Une percĂ©e dans le mur du studio, lâĂ©tudiant confinĂ© gagne 1000 mĂštres carrĂ© dans lâespace du ciel.
Dans ce visage masquĂ©, deux yeux, fenĂȘtres ouvertes sur le mystĂšre dâune Ăąme.
Sur un mur gris sans espoir, une fenĂȘtre condamnĂ©e, couverte de tags colorĂ©es, me raconte une histoire.
Un film de James Ivory : derriÚre les vitres anciennes du manoir, la campagne anglaise en dégoulinures de verts.
Une fenĂȘtre grande ouverte abolit les frontiĂšres, lâair du dedans dehors, du dehors dedans,
Rafraichissement.
Devant sa feuille blanche, lâĂ©crivain contemple par la fenĂȘtre le balancement des feuilles dâun chĂȘne. Une lente et invisible montĂ©e de sĂšve accompagne lâinspiration jaillissant du silence.
FenĂȘtre, le cadre est posĂ©, l'imaginaire peut sây dĂ©ployer,
L'évoquer, c'est aussitÎt savourer un goût de Liberté !

"Room with a view" Ravenoville - Cotentin - Photo : Laurence Gardin